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SCÈNE III.

LA COMTESSE.

Tu seras donc toujours mauvaise langue et calomniateur, coquin ?

LE CLOWN.

Je suis prophète, madame, et je dis la vérité par le plus court chemin.

Fredonnant :

Car je répéterai la ballade
Que tous trouveront véridique :
Le mariage advient par destinée ;
Le coucou chante par nature.

LA COMTESSE.

Décampez, monsieur ; je vous dirai deux mots tout à l’heure.

L’INTENDANT.

Voudriez-vous, madame, lui dire d’appeler Hélène ? C’est d’elle que j’ai à vous parler.

LA COMTESSE.

Drôle, dis à ma dame de compagnie que je voudrais lui parler ; c’est Hélène que je veux dire.

LE CLOWN, chantant.

Quoi ! dit-elle, est-ce là ce beau visage qui fut cause
Que les Grecs saccagèrent Troie ?
Folle action ! action folle ! car Pâris
Était la joie du roi Priam !
Sur ce, elle soupira en s’arrêtant,
Sur ce, elle soupira en s’arrêtant,
Et prononça cette sentence :
Pour neuf mauvaises s’il en est une bonne,
Pour neuf mauvaises s’il en est une bonne,
C’est qu’il en est encore une bonne sur dix.

LA COMTESSE.

Comment, une bonne sur dix ? vous corrompez la chanson, drôle.