— Soit ! alors la moutarde sans le bœuf.
— Va-t’en ! décampe, fourbe qui te moques de moi ! — Ah ! tu me nourris rien qu’avec le nom des plats ! — Malheur à toi et à toute la clique de ceux — qui triomphent ainsi de ma misère ! — Allons, décampe, te dis-je !
— Comment va ma Catharina ? Comment, ma charmante, toute abattue !
— Madame, comment vous trouvez-vous ?
Aussi froide que possible.
— Redresse tes esprits, et regarde-moi gaiement. — Tiens, amour, tu vois combien je suis empressé ; — j’ai préparé moi-même ton repas, et je te l’apporte.
— Je compte bien, chère Catharina, que cette attention — mérite un remercîment. — Quoi ! pas un mot ! Ah ! je le vois, tu n’aimes pas cela, — et toutes mes peines sont en pure perte.
— Allons, emportez ce plat.
Je vous en prie, laissez-le là.
— On paye de remercîments le plus pauvre service. — Vous payerez le mien avant de toucher à ce plat.
— Je vous remercie, monsieur.