Alors montrez-le moi.
Ah ! si j’avais un miroir !
— Vous voulez dire que vous me montreriez mon visage !
— Pas mal deviné pour un si jeune gars !
— Par saint Georges, décidément je suis trop jeune pour vous.
— Vous êtes pourtant bien flétri.
— Ce sont les soucis.
— Je ne m’en soucie guère.
— Voyons, écoutez-moi, Cateau ; en vérité, vous ne vous échapperez pas ainsi.
— Je vais vous exaspérer, si je reste ; laissez-moi.
— Non, pas du tout. Je vous trouve plus que gentille. — On m’avait dit que vous étiez brusque, et morose, et hargneuse, — et je vois que tous ces récits étaient menteurs ; — car tu es charmante, enjouée, plus que courtoise ; — tu as la parole lente, mais suave comme une fleur de printemps, — tu ne sais pas faire la moue, tu ne sais pas regarder de travers, — ni te mordre la lèvre, comme font les filles en colère, — tu ne prends point plaisir à contredire ; — mais tu accueilles tes soupirants avec douceur, — avec un langage gracieux, caressant et