— Holà ! ma fille ! êtes-vous levée ?
— Qui m’appelle ? est-ce madame ma mère ? — Se serait-elle couchée si tard ou levée sitôt ? — Quel étrange motif l’amène ?
— Eh bien, comment êtes-vous, Juliette ?
Je ne suis pas bien, madame.
— Toujours à pleurer la mort de votre cousin ?… — Prétends-tu donc le laver de la poussière funèbre avec tes larmes ? — Quand tu y parviendrais, tu ne pourrais pas le faire revivre. — Cesse donc : un chagrin raisonnable prouve l’affection ; — mais un chagrin excessif prouve toujours un manque de sagesse (106).
— Laissez-moi pleurer encore une perte aussi sensible.
— Vous ne sentirez que plus vivement cette perte, sans sentir plus près de vous l’ami — que vous pleurez.
Je sens si vivement la perte — de cet ami, que je ne puis m’empêcher de le pleurer toujours.
— Va, ma fille, ce qui te fait pleurer, c’est moins de