— Sois le bienvenu, le bienvenu ! Meurs où tu as vécu, — et revis sous les baisers : si mes lèvres avaient le pouvoir de te ranimer, — je les userais ainsi !
Accablant spectacle !
— Je meurs, Égypte, je meurs : — donnez-moi du vin, que je puisse parler un peu !
— Non, laisse-moi parler, laisse-moi proférer de telles invectives — que cette perfide ménagère, la Fortune, brise son rouet — de dépit.
Un seul mot, reine bien-aimée : — assurez auprès de César votre honneur et votre vie… Oh !
— Ce sont deux choses inconciliables.
Charmante, écoutez-moi : — de tous ceux qui approchent César, ne vous fiez qu’à Proculéius.
— Je me fierai à ma résolution et à mon bras, — jamais à quelqu’un qui approche César.
— Ne vous lamentez point pour la misérable mutation de ma fortune — à la fin de mes jours (29) ; mais charmez vos pensées — en les reportant sur les prospérités premières — où j’ai vécu, le plus puissant prince de l’univers — et le plus glorieux. Je meurs aujourd’hui, mais sans bassesse — et sans lâcheté : si je rends mon cimier, c’est — à un compatriote : Romain, par un Ro-