Cette page a été validée par deux contributeurs.
167
SCÈNE XXI.
CHARMION.
Allez ! Que pouvez-vous faire de mieux ?
CLÉOPÂTRE.
Laissez-moi m’asseoir !… Ô Junon !
Elle s’affaisse comme en défaillance. Éros la montre à Antoine.
ANTOINE.
Non, non, non, non, non !
ÉROS.
Voyez un peu, sire.
ANTOINE.
Ô fi ! fi ! fi !
CHARMION.
Madame !
IRAS.
Madame ! Ô bonne impératrice !
ÉROS.
Sire ! sire !
ANTOINE.
— Oui, seigneur, oui ! À Philippes, il tenait — son épée comme un danseur, tandis que je frappais — le maigre et ridé Cassius ; et ce fut moi — qui anéantis ce fou de Brutus ! Lui, — il n’agissait que par ses lieutenants ; il n’avait aucune pratique — des manœuvres hardies de la guerre ! Aujourd’hui pourtant… n’importe.
CLÉOPÂTRE, se redressant.
Ah ! rangez-vous !
ÉROS, à Antoine.
La reine, monseigneur, la reine !
IRAS.
Allez à lui, madame ! Parlez-lui ! — Il est anéanti par l’humiliation.
CLÉOPÂTRE.
Eh bien, soutenez-moi… Oh !
Elle s’arrête, puis va lentement vers Antoine, supportée par ses femmes.