Qu’y a-t-il, madame ?
— Hélas, Iago ! Monseigneur l’a traitée de… putain. — Il a déversé sur elle tant d’outrages et de termes accablants — qu’un cœur honnête ne peut les supporter.
— Suis-je donc… ce nom-là, Iago ?
Quel nom, belle dame ?
— Le nom qu’elle répète et que mon mari dit que je suis.
— Il l’a appelée putain ! Un mendiant, dans son ivresse, — n’appliquerait pas de pareils termes à sa caillette.
— Pourquoi a-t-il fait cela ?
— Je ne sais pas ; Je suis sûre que je ne suis pas ce qu’il dit.
— Ne pleurez pas ! ne pleurez pas ! Hélas ! quel jour !
— N’a-t-elle renoncé à tant de nobles alliances, — à son père, à son pays et à ses amis, — que pour être appelée putain ? N’y a-t-il pas là de quoi pleurer ?
— Telle est ma misérable destinée !
Malheur à lui pour cela ! — D’où lui vient cet accès ?