— Maintenant je ne le laisserai plus que Cassio — ne soit rappelé près de lui… Comment cela va-t-il, monseigneur ?
— Bien, ma chère dame…
Oh ! que de peine à dissimuler ! — Comment êtes-vous, Desdémona ?
Bien, mon cher seigneur.
— Donnez-moi votre main : cette main est moite, madame.
— Elle n’a pas encore senti l’âge, ni connu le chagrin.
— Ceci annonce de l’exubérance et un cœur libéral : — chaude, chaude et moite ! Cette main-là exige — le renoncement à la liberté, le jeûne, la prière, — une longue mortification, de pieux exercices ; — car il y a ici un jeune diable tout en sueur, — qui a l’habitude de se révolter… C’est une bonne main, — une main franche.
Vous pouvez vraiment le dire ; — car c’est cette main qui a donné mon cœur.
— Une main libérale !… Jadis c’étaient les cœurs qui donnaient les mains ; — mais, dans nos nouveaux blasons, rien que des mains, pas de cœurs !
— Je ne sais rien de tout cela… Revenons à votre promesse.