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SCÈNE III.

LE DOGE.

Eh bien ! qu’y a-t-il ?

LE MATELOT.

— L’expédition turque appareille pour Rhodes (20) ; — c’est ce que je suis chargé d’annoncer au gouvernement — par le seigneur Angelo.

LE DOGE, aux sénateurs.

Que dites-vous de ce changement ?

PREMIER SÉNATEUR.

Il n’a pas de motif — raisonnable. C’est une feinte — pour détourner notre attention. Considérons — la valeur de Chypre pour le Turc ; — comprenons seulement — que cette île est pour le Turc plus importante que Rhodes, — et qu’elle lui est en même temps plus facile à emporter, — puisqu’elle n’a ni l’enceinte militaire — ni aucun moyen de défense — dont Rhodes est investie : songeons à cela, — et nous ne pourrons pas croire que le Turc fasse la faute — de renoncer à la conquête qui l’intéresse le plus — et de négliger une attaque d’un succès facile — pour provoquer et risquer un danger sans profit (21).

LE DOGE.

— Non, à coup sûr, ce n’est pas à Rhodes qu’il en veut.

UN OFFICIER.

— Voici d’autres nouvelles.

Entre un Messager.
LE MESSAGER.

— Révérends et gracieux seigneurs, les Ottomans, — après avoir gouverné tout droit sur l’île de Rhodes, — ont été ralliés là par une flotte de réserve.