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SCÈNE XXVII.
voilà tout, — pour ce qui me concerne. Je ne veux — implorer de vous qu’une chose…
Il montre Imogène.

Mon page est né Breton. — Acceptez sa rançon. — jamais maître — n’eut un serviteur plus affable, plus dévoué, plus diligent, — plus empressé dans ses prévenances, plus fidèle, — plus accort, plus aux petits soins. Que son mérite — appuie ma requête, et j’ose le dire, votre altesse — ne peut me refuser. Il n’a fait de mal à aucun Breton, — bien qu’il ait servi un Romain. Sauvez-le, Seigneur, — et n’épargnez pas le sang des autres.

CYMBELINE, considérant Imogène.

Je suis sûr de l’avoir vu… — Ses traits me sont familiers. — Enfant, tu as d’un regard conquis ma faveur : — je te prends. — Je ne sais pas pourquoi ni dans quel but — je te dis de vivre, enfant : tu n’as pas à en remercier ton maître ; vis, — et demande à Cymbeline la grâce que tu voudras : — pourvu qu’elle soit en mon pouvoir et dans ton intérêt, je te l’accorde ; — oui, quand ce serait la vie d’un de ces prisonniers, — du plus noble !

IMOGÈNE.

Je remercie humblement votre altesse.

LUCIUS, à Imogène.

— Je ne te dis pas de demander ma vie, cher garçon, — et je suis sûr pourtant que tu vas le faire.

IMOGÈNE, les yeux fixés sur Iachimo.

Non, non ! hélas ! — J’ai autre chose à faire : j’aperçois un objet — aussi pénible pour moi que la mort ; votre vie, mon bon maître, — doit se tirer de là toute seule.

LUCIUS.

Ce garçon me dédaigne ; — il m’abandonne et me repousse : elles meurent vite, les joies — qui se fondent