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SCÈNE XX.

CLOTEN.

Insolent bandit, — apprends seulement mon nom et tremble.

GUIDÉRIUS.

Quel est ton nom ?

CLOTEN.

— Cloten, drôle !

GUIDÉRIUS.

— Cloten, double drôle, a beau être ton nom, — je ne tremble pas ; si tu t’appelais crapaud, ou vipère, ou araignée, — j’en serais plus ému.

CLOTEN.

Pour comble à ta frayeur, — pour coup suprême à ta confusion, sache — que je suis le fils de la reine.

GUIDÉRIUS.

J’en suis fâché ; ta mine — n’est pas digne de ta naissance.

CLOTEN.

— Est-ce que tu n’es pas épouvanté ?

GUIDÉRIUS.

— Je ne crains que ceux que je révère, les sages ; les fous, j’en ris et je n’en ai pas peur.

CLOTEN, l’épée à la main.

Meurs donc !… à mort ! — Quand je t’aurai tué de ma propre main, — je poursuivrai ceux qui viennent de s’enfuir, — et j’accrocherai vos têtes aux portes de la ville de Lud : — rends-toi, sauvage montagnard.

Ils s’éloignent en se battant.
Bélarius et Arviragus reviennent.
BÉLARIUS.

— Pas d’escorte aux environs.

ARVIRAGUS.

— Pas la moindre ; vous vous serez mépris sur lui certainement.