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CYMBELINE.
Pisanio me l’a décrit ; et le drôle n’oserait pas me tromper.
Il s’éloigne.

SCÈNE XX.
[Devant la caverne.]
Bélarius, Guidérius, Arviragus, puis Imogène arrivent sur la scène par l’ouverture de la caverne.
BÉLARIUS, à Imogène.

— Vous n’êtes pas bien ; restez dans la caverne ; — nous reviendrons près de vous après la chasse.

ARVIRAGUS.

Frère, restez ici. — Ne sommes-nous pas frères ?

IMOGÈNE.

L’homme et l’homme devraient l’être ; — mais l’argile et l’argile diffèrent en dignité, — bien qu’elles soient toutes deux de même poussière… Je suis très-malade.

GUIDÉRIUS, à Bélarius et à Arviragus.

— Allez à la chasse, vous autres ; moi, je resterai avec lui.

IMOGÈNE.

— Je ne suis pas assez malade pour cela ; quoique je ne sois pas bien, — je ne suis pas de ces citoyens efféminés qui — se croient morts avant d’être malades. Ainsi, je vous en prie, laissez-moi ; — tenez-vous à vos occupations journalières : la rupture de l’habitude — est la rupture de toute la vie. Je suis indisposé ; mais votre présence — ne pourrait pas me guérir. La société n’est pas un soulagement — pour qui n’est plus sociable. Mon mal n’est pas grave, — puisque je puis le raisonner. De grâce, ayez confiance, laissez-moi : — je ne puis dérober