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TROYLUS ET CRESSIDA.

CRESSIDA.

Ses larmes vont me faire pousser comme une ortie avant mai.

La retraite sonne.
PANDARUS.

Écoutez ! ils reviennent du champ de bataille. Si nous restions ici pour les voir passer et retourner à Ilion ? Bonne nièce, restons, chère nièce Cressida !

CRESSIDA.

Comme il vous plaira.

PANDARUS.

Ici ! ici ! voici une excellente place. D’ici nous verrons magnifiquement. Je vous les nommerai tous par leurs noms, à mesure qu’ils passeront. Mais surtout remarquez bien Troylus.

Énée traverse la scène.
CRESSIDA.

Ne parlez pas si haut.

PANDARUS.

Voilà Énée. N’est-ce pas un homme superbe ? C’est une des fleurs de Troie, je puis vous le dire. Mais remarquez bien Troylus ; vous allez le voir tout à l’heure.

CRESSIDA.

Qui est celui-là ?

Anténor passe.
PANDARUS.

C’est Anténor. Il a l’esprit retors, je puis vous le dire. Et c’est un assez brave homme. C’est un des jugements les plus solides de Troie, et il est bien de sa personne… Quand donc viendra Troylus ? Je vais vous montrer Troylus tout à l’heure ; s’il me voit, il me fera un signe d’intelligence.