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NOTES
sur
TROYLUS ET CRESSIDA, BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN ET LE CONTE D’HIVER.




(1) Ce titre prolixe est l’œuvre de l’éditeur et non de l’auteur. Shakespeare n’a nulle part présenté Pandarus comme prince de Lycie ; il en a fait un personnage entièrement bourgeois qui de son ancien rang seigneurial n’a conservé que la platitude du courtisan. Il est évident d’ailleurs que jamais le poëte n’aurait qualifié d’ingénieuse l’intervention de Pandarus livrant sa nièce à son ami.

(2) La préface adressée au lecteur par l’éditeur de l’in-quarto de 1609 est un document fort curieux qui manquait à notre langue, et que je n’ai pas cru devoir me dispenser de traduire. Elle contient, en effet, des révélations très-importantes pour l’histoire des lettres. Nous sommes fixés désormais sur la gloire qu’avait obtenue Shakespeare de son vivant. Nous savons que le charme de ses « comédies » avait vaincu les plus grands ennemis du théâtre, et que son œuvre était devenue, pour ses contemporains, le commentaire ordinaire de toutes les actions de leur vie. Cette courte déclaration n’est-elle pas le plus grand des éloges ? — Nous apprenons, en outre, que le droit de publier et de représenter les pièces de Shakespeare appartenait exclusivement à de grands propriétaires ; et ceci confirme le témoi-