Allons, mon gars, j’ai passé l’âge d’avoir des enfants ; mais tes fils et filles naîtront tous gentilshommes.
Charmé de vous rencontrer, monsieur. Vous avez refusé de vous battre avec moi l’autre jour, parce que je n’étais pas gentilhomme né. Voyez-vous ces habits ? Dites donc que vous ne les voyez pas, et que vous persistez à ne pas me croire gentilhomme né. Vous feriez mieux de dire que ces manteaux ne sont pas gentilshommes nés. Donnez-moi un démenti, voyons, et éprouvez si je ne suis pas à présent un gentilhomme né.
Je sais que vous êtes à présent, monsieur, un gentilhomme né.
Oui, et voilà quatre heures que je le suis à tout moment.
Et moi aussi, garçon.
Et vous aussi. Mais j’étais gentilhomme né avant mon père ; car le fils du roi m’a pris par la main et m’a appelé frère, et alors les deux rois ont appelé mon père : frère ; et alors le prince, mon frère, et la princesse, ma sœur, ont appelé mon père : père ; et sur ce, nous avons pleuré ; et ce sont les premières larmes gentilhommières que nous ayons jamais versées.
Nous pouvons vivre assez, mon fils, pour en verser d’autres.