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LE CONTE D’HIVER.
cour, à la poursuite, sans doute. — de ce beau couple, il a rencontré en route — le père et le frère de cette prétendue princesse, — qui tous deux auraient quitté leur pays — avec ce jeune prince.
FLORIZEL.

Camillo m’a trahi, — lui dont, l’honneur et l’honnêteté avaient, jusqu’ici, — résisté à toutes les tempêtes.

LE SEIGNEUR.

Vous pouvez l’accuser en face ; — il est avec le roi, votre père.

LÉONTE.

Qui ? Camillo ?

LE SEIGNEUR.

— Camillo, seigneur ; je lui ai parlé. Il est en train — d’interroger ces pauvres gens. Jamais je n’ai vu — misérables trembler ainsi ; ils s’agenouillent, baisent la terre, — jurent leurs grands dieux à chaque mot. — Le roi de Bohème se bouche les oreilles, et les menace — de mille morts pour une.

PERDITA.

Oh ! mon pauvre père ! — Le ciel nous a livrés à des espions ; il ne veut pas — que notre union soit célébrée.

LÉONTE.

Vous êtes mariés ?

FLORIZEL.

— Nous ne le sommes pas, seigneur, et nous n’avons pas chance de l’être. — Auparavant, je le vois, les astres auront baisé les vallées ! — On nous triche avec des dés pipés !

LÉONTE, montrant Perdita.

Monseigneur, — est-elle fille de roi ?

FLORIZEL.

Elle l’est, — dès qu’une fois elle est ma femme.