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SCÈNE XII.
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LE BERGER.

Marchons en avant, ainsi qu’il nous le dit ; il a été envoyé pour nous sauver.

Le berger et le clown sortent.
AUTOLYCUS.

Eussé-je envie d’être honnête, je vois que la fortune ne le souffrirait pas ; elle me met le butin dans la bouche. Me voici en ce moment favorisé d’une double chance : de l’or, et une occasion de rendre service au prince mon maître ? Et qui sait combien cela peut aider à mon avancement ? Je vais mener à son bord ces deux taupes, ces deux aveugles ; s’il trouve bon de les remettre à terre, s’il juge que la supplique qu’ils veulent présenter au roi ne le concerne en rien, qu’il me traite de coquin, s’il le veut, pour m’apprendre à faire ainsi l’officieux ! Je suis à l’épreuve de cette épithète et de toute la honte qui s’y attache. Je vais les présenter au prince, cela peut avoir son importance.

Il sort.

SCÈNE XII.
[La Sicile. Dans le palais du roi.]
Entrent Léonte, Cléomène, Dion, Pauline, des courtisans.
CLÉOMÈNE, à Léonte.

Seigneur, vous avez assez fait ; vous avez acquitté — la sainte dette de la douleur ; vous n’avez pas commis une faute — que vous n’ayez rachetée ; vous avez vraiment, — par votre pénitence, plus que compensé vos erreurs. Enfin, — faites ce qu’ont fait les cieux, oubliez votre mal ; — pardonnez-vous comme ils vous pardonnent.

LÉONTE.

Tant que j’aurai souvenir — d’elle et de ses vertus, je