Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/413

Cette page a été validée par deux contributeurs.
409
SCÈNE XI.
ce jour, elle était à la fois panetier, sommelier et cuisinier ; — à la fois dame et servante ; fêtant tous ; servant tous ; — chantant sa chanson, et dansant sa ronde ; tantôt — au bout de la table, tantôt au milieu ; — sur l’épaule de celui-ci, et puis de celui-là ; ayant le feu au visage — à force de fatigue ; et, dès que, pour l’éteindre, elle prenait quelque chose, — en donnant à tous une gorgée ! Vous, vous vous tenez à l’écart — comme si vous étiez une invitée, et non — l’hôtesse de la compagnie. Je vous en prie, choyez ces amis inconnus : car — le moyen de nous rendre meilleurs amis, c’est de lier connaissance. — Allons, éteignez vos rougeurs ; et montrez-vous — ce que vous êtes, la maîtresse de la fête. Allons ! et faites accueil à vos tondeurs, — si vous voulez que votre bon troupeau prospère.
PERDITA, à Polixène.

Monsieur, soyez le bienvenu. — C’est la volonté de mon père que je fasse — les honneurs de ce jour…

À Camillo.

Vous êtes le bienvenu, monsieur… — Donne-moi ces fleurs-là, Dorcas… Mes révérends sires, — voici pour vous du romarin et de la rue ; ces fleurs-là gardent — leur éclat et leur parfum tout l’hiver : — grâce et souvenir à vous deux ! — Soyez les bienvenus à notre fête.

POLIXÈNE.

Bergère, — jolie bergère, vous faites bien d’offrir à nos âges — ces fleurs d’hiver.

PERDITA.

Monsieur, l’année se faisant vieille, à cette époque où l’été n’est pas expiré encore et où n’est pas encore né — le tremblant hiver, les plus jolies fleurs de la saison — sont les œillets et les giroflées panachées, — que plus d’un nomme les bâtardes de la nature : ces espèces