Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/405

Cette page a été validée par deux contributeurs.
401
SCÈNE X.
toi vite à moi dans cette affaire, et laisse de côté tes idées de Sicile.
CAMILLO.

J’obéis volontiers à vos ordres.

POLIXÈNE.

Mon excellent Camillo !… Allons nous déguiser.

Ils sortent.

SCÈNE X.
[La Bohême. À travers champs.]
Entre Autolycus.
AUTOLYCUS, chantant.

Quand l’asphodèle commence à germer.
Ô gai ! la fillette au val
Descends avec la douce saison :
Alors le sang rouge empourpre le pâle sein de l’hiver.

Le linge blanchit sur les haies.
Ô gai ! comme les oiseaux chantent !
Ils aiguisent mes dents voraces ;
Pour moi un quart d’aile est un plat de roi.

L’alouette qui chante tirelire,
Ô gai ! ô gai ! la grive et le geai
Font un orchestre pour moi et mes cousines.
Quand nous nous trémoussons dans le foin.

J’ai servi le prince Florizel, et dans mon temps j’ai porté du velours à trois poils, mais à présent je suis hors de service.

Mais irai-je m’affliger de ça, ma chère ?
La pâle lune brille la nuit ;
Et quand j’erre à l’aventure,
Je suis sûr de ne pas me tromper de route.