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SCÈNE VII.

Hermione entre, conduite par des gardes ; Pauline et ses femmes l’accompagnent.
LÉONTE.

— Lisez l’acte d’accusation.

UN GREFFIER, lisant.

« Hermione, femme du digne Léonte, roi de Sicile, tu es ici prévenue et accusée de haute trahison, comme ayant commis l’adultère avec Polixène, roi de Bohême, et conspiré avec Camillo pour ôter la vie à notre souverain seigneur, le roi, ton auguste époux. Lequel complot ayant été en partie découvert par les circonstances, toi, Hermione, contrairement à la foi et à l’allégeance d’une fidèle sujette, tu les as engagés et aidés, pour leur sûreté, à s’évader de nuit. »

HERMIONE.

— Puisque tout ce que j’ai à dire consiste — à nier l’accusation, — et que le seul témoignage en ma faveur est — celui qui vient de moi, il ne me servira guère — de me déclarer « non coupable. » Mon intégrité — étant tenue pour fausseté, son affirmation — sera réputée fausse. Mais voici ce que je dis : Si les puissances divines — voient, comme je le crois, nos actions humaines, — je ne doute pas que l’innocence ne fasse un jour — rougir l’accusation menteuse, et trembler la tyrannie — devant la victime…

À Léonte.

Monseigneur, vous savez mieux que tous, — vous qui semblez le moins le savoir, que ma vie passée — a été aussi vertueuse, aussi chaste, aussi pure — qu’elle est maintenant malheureuse : et de malheur plus grand que le mien, — l’histoire n’en offre pas, que l’art puisse mettre — en scène pour émouvoir les spectateurs. Regardez donc ! moi, — la compagne du lit royal, à qui