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SCÈNE II.
nid, ma femme était petite fille ; — et votre précieuse personne n’avait pas encore traversé les regards — de mon jeune camarade.
HERMIONE.

Miséricorde ! — Ne tirez pas de là votre conclusion ; prenez garde ! vous prétendriez — que votre femme et moi nous sommes des démons !… Pourtant, continuez. — Nous répondons des fautes que nous vous avons fait commettre, — pourvu que vous ayez commencé vos péchés avec nous et qu’avec nous — vous les ayez continués, sans faire de faux pas — avec d’autres.

LÉONTE, à Hermione.

Est-il enfin décidé ?

HERMIONE.

— Il restera, monseigneur.

LÉONTE.

À ma requête, il n’a pas voulu. — Hermione, ma très-chère, tu n’as jamais parlé — plus à propos.

HERMIONE.

Jamais !

LÉONTE.

Jamais, une fois exceptée.

HERMIONE.

— Quoi ! j’ai deux fois bien parlé ! Quand donc la première ? — Je t’en prie, dis-le-moi : farcis-moi d’éloge, et fais-moi — engraisser comme un chapon. Une bonne action, mourant dans l’oubli, — en égorge des milliers qui la suivent. — Les louanges sont nos gages : vous pouvez nous faire courir — mille arpents avec un doux baiser, avant — de nous faire brûler un acre à coups d’éperon. — Mais revenons au point de départ : — ma dernière bonne action a été de le prier de rester ; quelle a été ma première ? Elle a une sœur aînée, — ou je ne vous comprends pas. Oh ! puisse-t-elle s’appeler