Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 4.djvu/326

Cette page a été validée par deux contributeurs.
322
BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN.

DON PEDRO.

— Nous n’y manquerons pas.

CLAUDIO.

Cette nuit, j’irai pleurer auprès d’Héro.

Don Pedro et Claudio sortent.
LÉONATO, à ses gardes.

— Emmenez ces hommes. Nous allons demander à Marguerite — comment elle a fait connaissance avec ce mauvais sujet.

Ils sortent.

SCÈNE XIV.
[Dans les jardins.]
Bénédict et Marguerite entrent en se rencontrant.
BÉNÉDICT.

Je t’en prie, chère Marguerite, rends-moi un service : procure-moi un entretien avec Béatrice.

MARGUERITE.

Alors, me promettez-vous d’écrire un sonnet à la louange de ma beauté ?

BÉNÉDICT.

Oui, et en style si sublime, Marguerite, que pas un homme n’en approchera, car, en bonne vérité, tu le mérites.

MARGUERITE.

Je mérite qu’aucun homme ne m’approche ? Ferai-je donc toujours antichambre !

BÉNÉDICT.

Ton esprit est aussi vif que la gueule du lévrier : il mord !

MARGUERITE.

Et le vôtre, aussi obtus qu’un fleuret d’escrime : il frappe, sans blesser.