faisons cela, Cupidon n’est plus un archer près de nous : sa gloire nous appartiendra, et nous seuls serons dieux d’amour. Venez avec moi, et je vous dirai mon projet.
C’est décidé : le comte Claudio épousera la fille de Léonato.
Oui, monseigneur ; mais je puis empêcher cela.
Tout obstacle, tout empêchement, toute entrave sera un soulagement pour moi. Je suis malade d’aversion pour cet homme ; tout ce qui traversera ses désirs secondera les miens. Comment peux-tu empêcher ce mariage ?
Pas par une voie honnête, monseigneur, mais par une voie si couverte, qu’on ne verra en moi rien de déshonnête.
Indique-moi vite comment.
Je crois avoir dit à votre seigneurie, il y a un an, à quel point je suis dans les faveurs de Marguerite, la suivante d’Héro.
Je m’en souviens.
Je puis, à telle heure indue de la nuit, la poster en évidence à la fenêtre de sa maîtresse.
Que vois-tu là qui soit de force à tuer ce mariage ?