Eh bien, tu iras donc en enfer.
Non, seulement jusqu’à la porte ! Là le diable viendra au-devant de moi avec des cornes sur la tête, comme un vieux cocu qu’il est, et il me dira : Allez au ciel, Béatrice, allez au ciel, il n’y a pas de place ici pour vous autres vierges. Sur ce, je lui remets mes singes, et je pars pour le ciel ! Saint Pierre m’indique où demeurent les célibataires, et nous vivons là aussi gais que le jour est long.
Eh bien, ma nièce, j’espère que vous, du moins, vous vous laisserez diriger par votre père.
Oui, certes, c’est le devoir de ma cousine de faire la révérence, en disant : Comme il vous plaira, mon père !… Mais néanmoins, cousine, que ce soit un beau garçon ! Sinon, faites une autre révérence et dites : Mon père, comme il me plaira…
Allons, ma nièce, j’espère bien vous voir un jour pourvue d’un mari.
Non, pas avant que Dieu ait fait les hommes d’un autre métal que la terre. N’est-il pas affligeant pour une femme d’être écrasée par un tas d’insolente poussière ? de rendre compte de sa vie à une motte de méchante marne ? Non, mon oncle, je n’y consens pas. Les fils