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SCÈNE IV.
revient toute la gloire de ma chute. Si je puis le traverser par quelque chemin, je m’ouvre tous les chemins du bonheur. Je suis sûr de vous deux : vous m’assisterez ?
CONRAD.

Jusqu’à la mort, monseigneur.

DON JUAN.

Rendons-nous à ce grand souper : leur joie s’accroît de mon abaissement… Si le cuisinier pensait comme moi !… Irons-nous voir ce qu’il y a à faire ?

BORACHIO.

Nous suivrons votre seigneurie.

Ils sortent.

SCÈNE IV.
[Un salon attenant à la salle du bal.]
Entrent Léonato, Antonio, Héro, Béatrice, et d’autres. Léonato et Antonio ont un déguisement de bal, et tiennent un masque à la main.
LÉONATO.

Est-ce que le comte Juan n’était pas ici au souper ?

ANTONIO.

Je ne l’ai pas vu.

BÉATRICE.

Quel air aigre a ce gentilhomme ! Je ne puis jamais le voir sans me sentir le cœur serré pendant une heure.

HÉRO.

Il est de disposition fort mélancolique.

BÉATRICE.

Un homme accompli, ce serait celui qui tiendrait le milieu entre lui et Bénédict. L’un est trop comme une