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SCÈNE I.
aboyer aux corneilles, qu’un homme me jurer qu’il m’adore.
BÉNÉDICT.

Dieu maintienne votre grâce dans cette disposition ! La figure de tel ou tel gentilhomme échappera ainsi à de fatales égratignures.

BÉATRICE.

Si cette figure était comme la vôtre, les égratignures ne la rendraient pas pire.

BÉNÉDICT.

En vérité, vous feriez un perroquet modèle.

BÉATRICE.

Un oiseau parlant comme moi vaut mieux qu’une bête parlant comme vous.

BÉNÉDICT.

Je voudrais que mon cheval eût la vitesse de votre langue et cette longue haleine. Au nom du ciel, continuez votre course ; moi, je m’arrête.

BÉATRICE.

Vous finissez toujours par une malice de haridelle : je vous connais depuis longtemps.

DON PEDRO, survenant.

Voici le résumé de tout notre entretien. Signor Claudio ! signor Bénédict ! Léonato, mon cher ami Léonato, nous a tous invités. Je lui ai dit que nous resterions ici au moins un mois ; et il a cordialement souhaité une occasion qui nous retînt plus longtemps. J’ose jurer qu’il n’est point hypocrite, et que ce souhait part du cœur.

LÉONATO.

Jurez, monseigneur, et vous ne ferez pas un faux serment.

À don Juan.

Laissez-moi vous saluer comme le bienvenu, monsei-