Ma foi, nièce, vous chargez trop le signor Bénédict ; mais il vous ripostera, je n’en doute pas.
Il a rendu de grands services, madame, dans cette guerre.
Vous aviez des vivres moisis, et il a aidé à les manger. C’est un vaillant écuyer… tranchant. Il a un excellent estomac.
C’est aussi un bon combattant, belle dame.
Oui, un bon combattant devant une belle ! Mais qu’est-il devant un brave ?
Brave devant un brave, homme devant un homme ; il est rempli de toutes les vertus honorables.
Farci, vous voulez dire : ces vertus-là ne sont que de la farce… Après tout, nous sommes tous de simples mortels.
Monsieur, ne méjugez pas ma nièce : il y a une espèce de guerre joyeuse entre le signor Bénédict et elle : ils ne se rencontrent jamais, qu’il n’y ait entre eux escarmouche d’esprit.
Hélas ! il n’y gagne rien. Dans notre dernier combat, quatre de ses cinq esprits (18) s’en sont allés tout éclopés,