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TROYLUS ET CRESSIDA.

Arrive Hector.
HECTOR, apercevant Thersite.

— Qui es-tu, Grec ? Es-tu un adversaire pour Hector ? — Es-tu de race et d’honneur ? —

THERSITE.

Non, non ! Je suis un gueux, un malingreux, un injurieux maroufle, un crapuleux chenapan !

HECTOR.

— Je te crois, vis ! —

Il s’en va.
THERSITE.

Dieu soit loué ! tu m’as cru ! Mais que la peste te rompe le cou pour m’avoir fait peur !… Que sont devenus mes coquins de libertins ? Je crois qu’ils se sont avalés l’un l’autre. Je rirais bien de ce miracle-là. Au fait, en quelque sorte, la luxure se dévore elle-même. Cherchons-les.

Il s’éloigne.
Arrivent Diomède et un serviteur.
DIOMÈDE.

— Va, va, mon serviteur, prends le cheval de Troylus ! — Présente ce beau coursier à madame Cressida. — L’ami, offre mes services à cette beauté ; — dis-lui que j’ai châtié l’amoureux Troyen — et que je suis son chevalier à l’épreuve.

LE SERVITEUR.

Je pars, monseigneur.

Le serviteur s’en va.
Arrive Agamemnon.
AGAMEMNON.

— À la rescousse ! à la rescousse ! Le féroce Poly-