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TROYLUS ET CRESSIDA.
ACHILLE.
— Je vais chasser cet hiver-là de vos lèvres, belle dame : — Achille vous souhaite la bienvenue.
Il l’embrasse.
MÉNÉLAS, s’approchant de Cressida.
J’avais jadis un bon motif à baisers.
PATROCLE, se mettant entre Cressida et Ménélas.
— Ce n’est pas un motif pour que vous baisiez aujourd’hui. — Comme moi, en ce moment, l’intrus Pâris a eu la hardiesse — de vous séparer de votre motif.
Il embrasse Cressida.
ULYSSE, montrant Ménélas.
— Ô mortel dépit, cause de toutes nos misères ! — Car, si nous perdons nos têtes, c’est pour dorer ses cornes !
PATROCLE.
— J’ai commencé par le baiser de Ménélas ; voici le mien : c’est Patrocle qui vous baise.
Il l’embrasse.
MÉNÉLAS.
Oh ! que c’est joli !
PATROCLE.
— Pâris et moi, nous baisons toujours pour lui.
MÉNÉLAS.
— Je veux mon baiser, Monsieur…
Se rapprochant de Cressida.
Madame, avec votre permission…
CRESSIDA.
— Quand vous baisez, donnez-vous ou recevez-vous ?
MÉNÉLAS.
— Je prends et je donne.
CRESSIDA.
Je ne fais que de bons marchés ; — le baiser que vous