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TROYLUS ET CRESSIDA.
sieur, à la requête de Pâris, mon seigneur, qui est là en personne, accompagné de la Vénus mortelle, de la beauté pur sang, de l’âme visible de l’amour…
PANDARUS.

Qui ? ma nièce Cressida ?

LE VALET.

Non, monsieur, Hélène ; est-ce que vous ne pouviez pas le deviner à ces attributs ?

PANDARUS.

Il paraîtrait, camarade, que tu n’as pas vu madame Cressida. Je viens pour parler à Pâris de la part du prince Troylus. Je vais lui brusquer les compliments, car l’affaire est bouillante.

LE VALET.

Une affaire bouillante ! Voilà qui annonce un singulier ragoût.

Entrent Pâris et Hélène, avec leur suite.
PANDARUS.

Mille bonjours à vous. Monseigneur, et à toute cette belle compagnie ! Que de beaux désirs, contenus dans une belle mesure, leur servent de beaux guides ! À vous spécialement, belle reine ! Que de belles pensées vous fassent un bel oreiller !

HÉLÈNE.

Cher seigneur, vous êtes plein de belles paroles.

PANDARUS.

C’est votre beau plaisir de le dire, charmante reine. Beau prince, voilà de la bonne musique interrompue,

PÂRIS.

C’est vous qui l’avez interrompue, cousin. Mais, sur ma vie, il faut que vous répariez tout : vous allez rapiécer ce concert-là avec un morceau de votre façon.