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RICHARD III.

d’Angleterre, où elle est traîtreusement enchâssée ! — un homme enfin qui a toujours été l’ennemi de Dieu ! — Donc, si vous combattez contre l’ennemi de Dieu, — Dieu dans sa justice vous protégera comme ses propres soldats. — Si vous suez pour abattre un tyran, — vous dormirez en paix, le tyran une fois tué. — Si vous combattez contre les ennemis de votre pays, — la richesse de votre pays sera le salaire de vos peines ; — si vous combattez pour la sauvegarde de vos femmes, — vos femmes vous accueilleront en vainqueurs au retour ; — si vous délivrez vos enfants du glaive, — les enfants de vos enfants vous revaudront cela dans votre vieillesse. — Donc, au nom de Dieu et de tous les droits, — arborez vos étendards, tirez vos épées ardentes. — Quant à moi, pour rançon de mon audacieuse entreprise, — je suis prêt à laisser ce corps glacé sur la face glacée de la terre : — mais, si je réussis, le dernier d’entre vous aura part — au gain de mon entreprise. — Sonnez, trompettes et tambours, hardiment et gaiement ! — Dieu et saint George ! Richmond et victoire !

Ils sortent.
Richard revient, suivi de Ratcllff, de gens de services et de soldats.
RICHARD.

— Que disait Northumberland au sujet de Richmond ?

RATCLIFF.

— Qu’il n’a jamais été exercé au métier des armes.

RICHARD.

— Il disait la vérité ; et qu’ajoutait Surrey ?

RATCLIFF.

— Il souriait, et disait que c’était tant mieux pour nous.