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RICHARD III.

LE PAGE.

— Je connais un gentilhomme mécontent, — dont les humbles ressources ne sont pas en rapport avec son âme hautaine. — L’or vaudra pour lui vingt orateurs, — et, sans nul doute, le tentera à tout faire.

RICHARD.

— Quel est son nom ?

LE PAGE.

Son nom, milord, est Tyrrel.

RICHARD.

— Je connais un peu cet homme. Va, page, fais-le venir ici.

Le page sort.

— Le sage Buckingham, le profond penseur, — ne sera plus admis dans mes conseils. — Quoi ! il a si longtemps marché avec moi sans se fatiguer, — et maintenant il s’arrête pour respirer ! Soit.

Entre stanley.

— Eh bien ! lord Stanley, quelle nouvelle ?

STANLEY.

Sachez, mon bien-aimé seigneur, — que le marquis de Dorset a fui, m’a-t-on dit, — pour rejoindre Richmond dans sa retraite.

RICHARD.

— Viens ici, Catesby : répands la rumeur — qu’Anne, ma femme, est très-gravement malade. — Je mettrai ordre à ce qu’elle soit enfermée. — Trouve-moi quelque petit gentilhomme, — que je marierai tout de suite à la fille de Clarence. — Quant au fils, il est idiot, et je ne le crains pas. — Voyons, est-ce que tu rêves ?… Je te le répète, répands le bruit — qu’Anne, ma reine, est malade et en danger de mort. — En campagne ! Il m’importe beau-