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RICHARD III.

PREMIER CITOYEN.

Bonjour, monsieur.

TROISIÈME CITOYEN.

— La nouvelle de la mort du bon roi Édouard se confirme-t-elle ?

DEUXIÈME CITOYEN.

— Oui, monsieur, elle n’est que trop vraie : Dieu nous garde, en attendant !

TROISIÈME CITOYEN.

— Alors, mes maîtres, préparez-vous à voir du trouble dans le monde.

PREMIER CITOYEN.

— Non, non. Par la grâce de Dieu, son fils régnera.

TROISIÈME CITOYEN.

— Malheur au pays qui est gouverné par un enfant !

DEUXIÈME CITOYEN.

— Il y a espoir d’être gouvernés, d’abord, — pendant sa minorité, par un conseil sous son nom, — et puis, par lui-même dès que les années l’auront mûri. — Alors, et jusqu’alors, nous serons bien gouvernés, j’en suis sûr !

PREMIER CITOYEN.

— L’État était dans la même situation lorsque Henry VI — fut couronné à Paris à l’âge de neuf ans.

TROISIÈME CITOYEN.

— Dans la même situation, dites-vous ? Non, non, mes braves amis, Dieu le sait ; — car alors l’Angleterre était riche en politiques fameux — et en graves conseillers ; alors le roi — avait pour protéger sa grâce des oncles vertueux.

PREMIER CITOYEN.

— Eh bien, celui-ci en a également, et du côté de son père et du côté de sa mère.