Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 3.djvu/266

Cette page a été validée par deux contributeurs.
262
LE ROI JEAN.
paix heureuse : — il m’a promis de licencier les troupes — que commande le Dauphin.
LE BÂTARD.

Ô inglorieuse ligue ! — Quoi ! quand notre sol est foulé, — nous enverrons de pacifiques mots d’ordre, nous proposerons un compromis, — une explication, des pourparlers, une infâme trêve, — à l’invasion armée ! Un garçon imberbe, — un fat dorloté dans la soie, bravera nos plaines, — il essaiera sa valeur sur un sol belliqueux — en narguant l’air de ses couleurs nonchalamment déployées, — et il ne trouvera pas de résistance ! Ah ! mon prince, aux armes ! — Peut-être le cardinal ne pourra-t-il pas obtenir votre paix ; — même s’il l’obtient, qu’il soit au moins dit — qu’on nous a vus préparés à la défense.

LE ROI JEAN.

— Prends le commandement de cette affaire.

LE BÂTARD.

— En avant donc et bon courage ! Je sais bien, moi, — que nos forces pourraient tenir tête à un plus fier ennemi.

Ils sortent.

SCÈNE X.
[Une plaine près de Saint-Edmunsbury.]
Entrent en armes Louis, Salisbury, Melun, Pembroke, Bigot, et des soldats.
LOUIS, à Melun, en lui remettant un papier.

— Messire de Melun, faites faire une copie de ceci, — et mettez-la en sûreté dans nos archives : — puis, rendez l’original à ces lords, — afin qu’ayant notre traité écrit, —