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péché, à la fois son injure — et la tienne, est le porte-glaive de ton péché. — Toute la punition est pour cet enfant, — et à toi toute la faute. Malheur à toi !
LA REINE-MÈRE.

— Imprudente grondeuse, je peux produire — un testament qui annule les titres de ton fils.

CONSTANCE.

— Et qui en doute ? un testament ! un méchant testament, — l’expression de la volonté d’une femme, la volonté gangrenée d’une grand’mère !

PHILIPPE.

— Silence, madame ! Arrêtez-vous, ou soyez plus modérée ! — Il ne nous sied pas d’encourager de notre présence — d’aussi malsonnantes réparties. — Qu’une fanfare amène sur les remparts — les hommes d’Angers : qu’ils nous disent — de qui ils admettent les titres, d’Arthur ou de Jean !

La trompette sonne. Des citoyens d’Angers se montrent sur les murs.
UN CITOYEN.

— Qui est-ce qui nous appelle sur ces murs ?

PHILIPPE.

— C’est la France, au nom de l’Angleterre.

LE ROI JEAN.

C’est l’Angleterre au nom d’elle-même. — Hommes d’Angers, mes bien-aimés sujets…

PHILIPPE.

— Hommes d’Angers, bien-aimés sujets d’Arthur, — notre trompette vous a convoqués à ce pacifique pourparler…

LE ROI JEAN.

— Dans votre intérêt. Ainsi écoutez-nous d’abord. — Ces drapeaux de la France, qui sont déployés là — sous les yeux et en vue de votre ville, — n’ont marché jusqu’ici que pour vous nuire. — Ces canons ont les en-