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SCÈNE XXV.
ne croie plus désormais ces démons jongleurs — qui équivoquent avec nous par des mots à double sens, — qui tiennent leur promesse pour notre oreille, — et la violent pour notre espérance !… Je ne me battrai pas avec toi.
MACDUFF.

— Alors, rends-toi, lâche ! — Et vis pour être le spectacle et l’étonnement du siècle. — Nous mettrons ton portrait, comme celui de nos monstres rares, — sur un poteau, et nous écrirons dessous : — « Ici on peut voir le tyran. »

MACBETH.

Je ne me rendrai pas. — Pour baiser la terre devant les pas du jeune Malcolm, — ou pour être harcelé par les malédictions de la canaille ! — Bien que la forêt de Birnam soit venue à Dunsinane, — et que tu sois mon adversaire, toi qui n’es pas né d’une femme, — je tenterai la dernière épreuve ; j’étends devant mon corps — mon belliqueux bouclier : frappe, Macduff ; — et damné soit celui qui le premier criera : « Arrête ! assez ! »

Ils sortent en se battant.
Retraite. Fanfare. Rentrent, tambour battant, enseignes déployées, Malcolm, le vieux Siward, Rosse, Lenox, Angus, Cathness, Menteth, et des Soldats.
MALCOLM.

— Je voudrais que les amis qui nous manquent fussent ici sains et saufs !

SIWARD.

— Il faut bien en perdre. Et pourtant, à voir ceux qui restent, — une si grande journée ne nous a pas coûté cher.

MALCOLM.

— Macduff nous manque, ainsi que votre noble fils.

ROSSE, à Siward.

— Votre fils, milord, a payé la dette du soldat ; — il