Ciel miséricordieux ?… — Allons ! mon cher, n’enfoncez point votre chapeau sur vos sourcils ! — Donnez la parole à la douleur : le chagrin qui ne parle pas — murmure au cœur gonflé l’injonction de se briser.
— Mes enfants aussi ?
Femme, enfants, serviteurs, tout — ce qu’ils ont pu trouver.
Et il a fallu que je fusse absent ! — Ma femme tuée aussi ?
J’ai dit.
Prenez courage. — Faisons de notre grande vengeance un remède — qui guérisse cette mortelle douleur.
— Il n’a pas d’enfants !… Tous mes jolis petits ? — Avez-vous dit tous ?… Oh ! infernal milan ! Tous ? — Quoi ! tous mes jolis poussins, et leur mère, — dénichés d’un seul coup !
— Raisonnez la chose comme un homme.
Oui, — mais il faut bien aussi que je la sente en homme. — Je ne puis oublier qu’il a existé des êtres — qui m’étaient si précieux… Le ciel a donc regardé cela — sans prendre leur parti ? Coupable Macduff, — ils ont tous été frappés à cause de toi ! Misérable que je suis, — ce n’est pas leur faute, c’est la mienne, — si le meurtre s’est abattu sur leurs âmes. Que le ciel les repose maintenant !