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moi, je me refuse à tolérer des insultes aussi perçantes. Prépare-toi, Serlsby. Un de nous deux va mourir.
SERLSBY.

Tu le vois, je te brave sur le terrain et je maintiens tout ce que j’ai dit ! En garde ! Assez de criailleries ! Si tu me tues, songe que j’ai un fils qui vengera dans ton sang le sang de son père.

LAMBERT.

Et moi aussi j’ai un vaillant fils qui osera croiser le fer avec le tien. Allons ! dégaine.

Ils se battent.
BACON, présentant le miroir aux étudiants.

Allons ! mes gaillards, regardez dans le miroir et dites-moi si vous distinguez vos pères.

Les deux étudiants regardent dans le miroir.
PREMIER ÉTUDIANT.

Ah ! c’est cruel ! Serlsby, ton père est coupable ; il se bat avec mon père !

DEUXIÈME ÉTUDIANT.

Tu mens, Lambert. C’est ton père qui est l’offenseur, et tu le verras bien, s’il arrive malheur à mon père.

LAMBERT, au fond du théâtre

Pourquoi t’arrêtes-tu, Serlsby ? As-tu peur pour ta vie ! Allons, encore une passe, mon brave. La belle Marguerite vaut bien cela.

SERLSBY, au fond du théâtre.

Soit ! en voici une en son honneur.

Serlsby se remet en garde et touche Lambert.
SECOND ÉTUDIANT.

Ah ! bien frappé.

PREMIER ÉTUDIANT.

Oui, mais fais attention à la riposte.

La lutte continue au fond du théâtre. Lambert touche Serlsby.
SERLSBY, tombant.

Oh ! je suis tué !

LAMBERT, tombant.

Et moi aussi ! Dieu ait pitié de moi !

PREMIER ÉTUDIANT, au second étudiant.

Ton père a tué le mien. En garde, Serlsby !

SECOND ÉTUDIANT.

Ton père a tué mon père. Tu vas me payer cela, Lambert !

Les deux étudiants se battent puis tombent frappés l’un par l’autre.
BUNGAY.

Oh ! l’affreuse aventure !