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PROSPERO.

— Qu’on les chasse rondement… À cette heure — tous mes ennemis sont à ma merci. — Bientôt tous mes labeurs seront finis, et tu — auras l’air à ta discrétion : quelques moments encore — suis-moi et fais mon service.

Ils sortent.

SCÈNE IX.
[Devant la grotte de Prospero.]
Entrent Prospero, couvert de sa robe magique, et Ariel.
PROSPERO.

— Enfin mon projet atteint son but suprême : — mes charmes ne se rompent pas ; mes esprits obéissent ; et le temps — arrive sans encombre avec son fardeau… Où en est le jour ?

ARIEL.

— Vers la sixième heure : le moment, monseigneur, — où vous avez dit que notre travail cesserait.

PROSPERO.

Oui, — alors que j’ai soulevé la tempête… Dis-moi, mon esprit, — comment sont le roi et sa suite ?

ARIEL.

Tous enfermés ensemble, — conformément à vos ordres, et juste dans l’état — où vous les avez quittés ; tous emprisonnés — dans le bois de citronniers qui ombrage votre grotte ; — ils ne peuvent bouger avant que vous les relâchiez. Le roi, — son frère, et le vôtre sont tous trois restés en délire ; — et les autres, qui les pleurent déjà, — sont excédés de chagrin et d’épouvante : surtout — celui que vous appeliez, monsieur, le bon