— Je n’aime pas à voir l’impuissance se surmener, — et le zèle succomber à la tâche.
— Mais, ma charmante, vous ne verrez rien de pareil.
— Il dit qu’ils ne peuvent rien faire en ce genre.
— Nous n’en aurons que plus de grâce à les remercier de rien. — Nous nous ferons un plaisir de bien prendre leurs méprises : — là où un zèle malheureux est impuissant, — une noble bienveillance considère l’effort et non le talent. — Quand je suis revenu, de grands savants ont voulu — me saluer par des compliments prémédités : — alors, je les ai vus frisonner et pâlir, — s’interrompre au milieu des phrases, — laisser bâillonner par la crainte leur bouche exercée, — et, pour conclusion, s’arrêter court — sans m’avoir fait leur compliment. Croyez-moi, ma charmante, — ce compliment, je l’ai recueilli de leur silence même. — Et la modestie du zèle épouvanté — m’en dit tout autant que la langue bavarde — d’une éloquence impudente et effrontée. — Donc l’affection et la simplicité muettes — sont celles qui, avec le moins de mots, parlent le plus à mon cœur.
— S’il plaît à votre altesse, le prologue est tout prêt.
— Qu’il approche !