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fées — pour l’amener à mon bosquet dans le pays féerique. — Et maintenant que j’ai l’enfant, je vais mettre un terme — à l’odieuse erreur de ses yeux. — Toi, gentil Puck, enlève ce crâne emprunté — de la tête de ce rustre Athénien ; — afin que, s’éveillant avec les autres, — il s’en retourne comme eux à Athènes, — ne se rappelant les accidents de cette nuit — que comme les tribulations d’un mauvais rêve. — Mais d’abord je vais délivrer la reine des fées. —
Il touche les yeux de Titania avec une herbe.

Sois comme tu as coutume d’être ;
Vois comme tu as coutume de voir ;
La fleur de Diane a sur la fleur de Cupidon
Cette influence et ce bienheureux pouvoir.

— Allons, ma Titania ; éveillez-vous, ma douce reine.

TITANIA, s’éveillant.

— Mon Obéron ! quelles visions j’ai vues ! — il m’a semblé que j’étais amoureuse d’un âne.

OBÉRON.

— Voilà votre amant, par terre.

TITANIA.

Comment ces choses sont-elles arrivées ? — Oh ! combien son visage est répulsif à mes yeux maintenant !

OBÉRON.

— Silence, un moment. Robin, enlève cette tête. — Titania, appelez votre musique ; et qu’elle frappe d’une léthargie, plus profonde — qu’un sommeil vulgaire, les sens de ces cinq êtres.

TITANIA.

— La musique ! holà ! une musique à enchanter le sommeil !

PUCK, enlevant la tête d’âne de Bottom.

— Quand tu t’éveilleras, vois avec tes yeux d’imbécile.