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Revient Lysandre.
LYSANDRE.

— Il va toujours devant moi, et toujours il me défie ; — quand j’arrive où il m’appelle, il est déjà parti. — Le misérable a le talon plus léger que moi ; — je courais vite après, mais il fuyait plus vite, — et me voici engagé dans un chemin noir et malaisé. — Reposons-nous ici. Viens, toi, jour bienfaisant.

Il se couche par terre.

— Car, dès que tu me montreras ta lueur grise, — je retrouverai Démétrius et je punirai son insolence.

Il s’endort.
Puck et Démétrius reviennent.
PUCK.

— Holà ! holà ! holà ! holà ! (12) Lâche, pourquoi ne viens-tu pas ?

DÉMÉTRIUS.

— Attends-moi, si tu l’oses ; car je vois bien — que tu cours devant moi, en changeant toujours de place, — sans oser t’arrêter, ni me regarder en face. — Où es-tu ?

PUCK.

Viens ici ; je suis ici.

DÉMÉTRIUS.

— Allons, tu te moques de moi. Tu me le paieras cher, — si jamais je revois ta face à la lumière du jour. — Maintenant, va ton chemin. La fatigue me force — à mesurer de ma longueur ce lit glacé… — Dès l’approche du jour, compte sur ma visite.

Il se couche à terre et s’endort.