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SCÈNE V.
[Une autre partie du bois.]
Entre Obéron.
OBÉRON.

— Je suis curieux de savoir si Titania s’est éveillée, — et puis, quel est le premier être qui s’est offert à sa vue — et dont elle a dû s’éprendre éperdûment.

Entre Puck.

— Voici mon messager. Eh bien, esprit, — quelle fredaine nocturne viens-tu de faire dans ce bois enchanté ?

PUCK.

— Ma maîtresse est amoureuse d’un monstre. — Tandis qu’elle prenait — son heure de sommeil — auprès de son berceau discret et consacré, — une troupe de paillasses, d’artisans grossiers, — qui travaillent pour du pain dans les échoppes d’Athènes, — se sont réunis pour répéter une pièce — qui doit être jouée le jour des noces du grand Thésée. — Le niais le plus épais de cette stupide bande, — lequel jouait Pyrame, a quitté la scène — pendant la représentation et est entré dans un taillis ; — je l’ai surpris à ce moment favorable, — et lui ai fixé sur le chef une tête d’âne. — Alors, comme il fallait donner la réplique à sa Thisbé, — mon saltimbanque reparaît. Quand les autres l’aperçoivent, — figurez-vous des oies sauvages voyant ramper l’oiseleur, — ou une troupe de choucas à tête rousse, — qui, au bout du mousquet, s’envolent en croas-