— N’excite pas trop mon aversion, — car je souffre quand je te regarde.
— Et moi aussi, je souffre quand je vous regarde.
— C’est compromettre par trop votre pudeur — que de quitter ainsi la cité, de vous livrer — à la merci d’un homme qui ne vous aime pas, — d’exposer ainsi aux tentations de la nuit — et aux mauvais conseils d’un lieu désert — le riche trésor de votre virginité.
— Votre mérite est ma sauvegarde. — Pour moi, il ne fait pas nuit quand je vois votre visage, — aussi ne crois-je pas que je sois dans la nuit. — Ce n’est pas non plus le monde qui manque en ce bois ; — car vous êtes pour moi le monde entier. — Comment donc pourrait-on dire que je suis seule, — quand le monde entier est ici pour me regarder ?
— Je vais m’échapper de toi et me cacher dans les fougères, — et te laisser à la merci des bêtes féroces.
— La plus féroce n’a pas un cœur comme vous. — Courez où vous voudrez, vous retournerez l’histoire : — Apollon fuit, et Daphné lui donne la chasse ; — la co-