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Ainsi vous croyez ne jamais prendre un second mari,
Mais meure ton premier maître, tes idées mourront avec lui !

LA DUCHESSE.

Qu’en ce monde et dans l’autre une éternelle adversité me poursuive
Si, une fois veuve, je redeviens épouse !

HAMLET.

Si maintenant elle rompt cet engagement-là !

LE DUC.

Voilà un serment profond. Chère, laisse-moi un moment ;
Ma tête s’appesantit, et je tromperais volontiers les ennuis
Du jour par le sommeil.

LA DUCHESSE.

Que le sommeil berce ton cerveau,
Et que jamais le malheur ne se mette entre nous deux !

Sort la Duchesse.
HAMLET.

Madame, comment trouvez-vous cette pièce ?

LA REINE.

La dame fait trop de protestations.

HAMLET.

Oh ! pourvu qu’elle tienne parole !

LE ROI.

Connaissez-vous le sujet de la pièce ? Tout y est-il inoffensif ?

HAMLET.

Rien que d’inoffensif. Du poison pour rire ! du poison pour rire !

LE ROI.

Quel est le nom de la pièce ?

HAMLET.

La Souricière. Comment ? pardieu ! au figuré. Cette pièce est — le tableau d’un meurtre commis en Guyane. Le duc — s’appelle Albertus ; sa femme, Baptista. —