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des princes. Georges Ier, sous le règne duquel, vers 1726, Shakespeare parut poindre un peu, n’en voulut jamais écouter un vers. Ce Georges était « un homme grave et sage » (Millot), qui aima une jolie femme jusqu’à la faire grand-écuyer. Georges II pensa comme Georges Ier. Il s’écriait : — Je ne pourrais pas lire Shakespeare. Et il ajoutait, c’est Hume qui le raconte : — C’est un garçon si ampoulé ! — (He was such a bombast fellow!) L’abbé Millot, historien qui prêchait l’Avent à Versailles et le Carême à Lunéville, et que Querlon préfère à Hénault, raconte l’influence de Pope sur Georges II au sujet de Shakespeare. Pope s’indignait de l’orgueil de Shakespeare, et comparait Shakespeare à un mulet qui ne porte rien et qui écoute le bruit de ses grelots. Le dédain littéraire justifiait le dédain royal. Georges III continua la tradition. Georges III, qui commença de bonne heure, à ce qu’il paraît, l’état d’esprit par lequel il devait finir, jugeait Shakespeare et disait à miss Burney : — Quoi ! n’est-ce pas là un