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ACTE CINQUIÈME


SCÈNE I

Les plaines de Philippes.
Entrent ANTOINE, OCTAVE et leur armée.

octave. — Vous le voyez, Antoine, l’événement a répondu à nos espérances. Vous disiez que l’ennemi ne descendrait point en plaine, mais qu’il tiendrait les collines et le haut pays. Le contraire arrive ; leurs armées sont en vue. Leur intention est de venir ici nous provoquer au combat, et ils répondent avant que nous les ayons demandés.

antoine. — Bah ! je suis dans leur âme, et je sais bien pourquoi ils le font. Ils consentiraient volontiers à se trouver ailleurs ; c’est la peur qui les fait descendre pour nous braver, s’imaginant par cette parade nous donner une ferme conviction de leur courage ; mais ils n’en ont aucun.

(Entre un messager.)

le messager. — Préparez-vous, généraux : l’ennemi vient en belle ordonnance ; il a déployé l’enseigne sanglante de la bataille. Il faut à l’instant faire quelques dispositions.

antoine. — Octave, menez au pas votre armée sur la gauche de la plaine.

octave. — C’est moi qui tiendrai la droite ; prenez vous-même la gauche.

antoine. — Pourquoi me contrecarrer dans un moment aussi critique ?