Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1864, tome 2.djvu/331

Cette page n’a pas encore été corrigée

ANTIPHOLUS.—Les marcs de ta maîtresse ! et quelle maîtresse as-tu, esclave ?

DROMIO.—La femme de Votre Seigneurie, ma maîtresse, qui est au Phénix ; celle qui jeûne jusqu’à ce que vous veniez dîner, et qui vous prie de revenir au plus tôt pour dîner.

ANTIPHOLUS.—Comment ! tu veux ainsi me railler en face, après que je te l’ai défendu ?….. Tiens, prends cela, monsieur le coquin.

DROMIO.—Eh ! que voulez-vous dire, monsieur ? Au nom de Dieu, tenez vos mains tranquilles ; ou, si vous ne le voulez pas, moi, je vais avoir recours à mes jambes.

(Dromio s’enfuit.)

ANTIPHOLUS.—Sur ma vie, par un tour ou un autre, ce coquin se sera laissé escamoter tout mon argent. On dit que cette ville est remplie4 de fripons, d’escamoteurs adroits, qui abusent les yeux ; de sorciers travaillant dans l’ombre, qui changent l’esprit ; de sorcières assassines de l’âme, qui déforment le corps ; de trompeurs déguisés, de charlatans babillards, et de mille autres crimes autorisés. Si cela est ainsi, je n’en partirai que plus tôt. Je vais aller au Centaure, pour chercher cet esclave : je crains bien que mon argent ne soit pas en sûreté.

(Il sort.)

Niote 4 : (retour) C’était le reproche que les anciens faisaient à cette ville, qu’ils appelaient proverbialement (Greek : Ephesia alexipharmaka.)

FIN DU PREMIER ACTE