rain, permettez qu’avant de frapper ce coup sanglant je vous dise adieu.
Tu l’as dit, ami. Adieu.
Adieu, mon illustre chef. Frapperai-je ?
À l’instant, Éros.
Eh bien ! ici alors… (Il se jette sur son épée.) C’est ainsi que j’échappe à la douleur d’immoler Antoine.
Ô toi ! qui es trois fois plus noble que moi ! brave Éros, tu m’apprends ce que je devrais et ce que tu n’as pu faire. Ma reine et le fidèle Éros ont, par leur courageux exemple, gagné sur moi de la gloire dans l’histoire. Mais je serai comme un nouvel époux pour la mort, et je vole dans ses bras comme au lit de mon amante. Allons, c’en est fait, Éros, ton maître meurt selon ton exemple. Voilà ce que tu m’as appris. (Il se précipite sur son épée.) Comment, pas mort encore ? pas mort ? Holà, gardes ! Oh ! achevez-moi !
- (Entrent Dercétas et la garde.)
D’où viennent ces cris ?
Amis, j’ai mal fait mon ouvrage… Oh ! achevez ce que j’ai commencé.
L’astre est tombé.
Sa période est achevée.
Hélas ! ô malheur !
Que celui de vous qui m’aime achève ma mort.
Pas moi.
Ni moi.
Ni personne.
Ta fortune et ta mort font déserter tes amis. Que je montre seulement cette épée à César, et avec cette nouvelle je suis sûr d’être bien accueilli.
- (Diomède entre.)
Où est Antoine ?
Là, Diomède, là.
Est-il en vie ? — Veux-tu répondre ?