osée d’une infanterie aguerrie ; vous laissez sans emploi votre habileté si justement renommée ; vous abandonnez le parti qui vous promet un succès assuré : vous vous exposez au simple caprice du hasard.
Je veux combattre sur mer.
J’ai soixante vaisseaux ; César n’en a pas de meilleurs.
Nous brûlerons le surplus de notre flotte ; et avec les autres vaisseaux bien équipés, nous battrons César, s’il ose avancer vers le promontoire d’Actium. Si la fortune nous trahit, nous pourrons alors prendre notre revanche sur terre. (À un messager qui arrive.) Ton message ?
Les nouvelles sont vraies, seigneur, César est signalé ; il a pris Toryne.
Peut-il y être en personne ? Cela est impossible ; il est même étrange que son armée y soit arrivée. Canidius, tu commanderas sur terre nos dix-neuf légions et nos douze mille chevaux ; nous, nous allons à notre flotte. Partons, ma Thétis. (Un soldat paraît.) Que veux-tu, brave soldat ?
Ô noble empereur, ne combattez point sur mer ; ne vous fiez pas à des planches pourries. Est-ce que vous vous défiez de cette épée et de ces blessures ? Laissez aux Égyptiens et aux Phéniciens l’art de nager comme les oisons : nous, Romains, nous avons l’habitude de vaincre sur terre, et en combattant de pied ferme.
Allons, allons, partons.
Par Hercule, je crois que j’ai raison.
Oui, soldat ; mais Antoine ne se repose plus sur ce qui fait sa force. C’est ainsi que notre chef se laisse mener, et nous sommes les soldats de ces femmes.
Vous gardez à terre les légions et toute la cavalerie, n’est-ce pas ?
Marcus Octavius, Marcus Justéius, Publicola et Cælius sont pour la mer ; mais nous restons tranquilles à terre. — Cette diligence de César passe toute croyance.
